jeudi 24 décembre 2009

Bilan d'une année de transition

Avec l’année 2009 s’achève une période de changements déterminante à plusieurs titres et sur laquelle il importe aujourd’hui de faire le point.

Pour l’Union européenne tout d’abord, la fin du processus de ratification du traité de Lisbonne – accompagné de son lot de tensions, d’incertitudes, de bluff aussi - ouvre une ère nouvelle de la construction communautaire. Désormais représentée par Herman Van Rompuy (Président du Conseil européen) et Catherine Ashton (Haut représentant de la politique étrangère de l’Union), l’UE s’appuie sur un système institutionnel et des modalités de votations simplifiées, fonctionnelles – du moins l’espérons-nous ! – pour une Europe à 27. Mais s’il s’agit bien d’une réelle transition, ce n’est précisément pour l’heure qu’une transition. Rien ne garantit aujourd’hui que l’Europe de 2010 et des années suivantes sera l’Europe forte, plus politique et ambitieuse que le Parti Fédéraliste appelle de ses vœux. La conclusion pathétique du sommet international de Copenhague devrait nous inviter à agir intelligemment entre États européens, à planifier nos projets à l’échelle régionale en matière d’environnement, d’économie, etc., initiatives qui semblent désormais vouées à l’échec au niveau mondial.

Le Parti Fédéraliste lui-même a opéré sa mue. En transition en 2009, il s’est doté à l’occasion de l’Assemblée générale extraordinaire du 10 octobre dernier d’une nouvelle direction collégiale avec pour ambition d’en revenir à ses fondamentaux : poursuivre la réflexion politique tout en participant directement au débat démocratique avec actuellement à l’étude la présentation de listes pour les prochaines échéances électorales. Persuadée que le fédéralisme deviendra bientôt un enjeu politique majeur à l’heure où les institutions de l’Union européenne ne cessent de se renforcer, notre petite formation a entamé en 2009 une nouvelle stratégie pour faire entendre sa voix et intéresser les français (cf. la médiatisation du projet de listes composées de citoyens communautaires pour les élections européennes).

Enfin, la jeune Antenne Auvergne a vécu de son côté aussi une année de transition. Organisatrice d’une conférence-débat à Clermont-Ferrand en avril, l’existence de cette structure a été consacrée par la direction et les membres du Parti Fédéraliste lors de l’Assemblée générale extraordinaire du 10 octobre 2009. Bien que la question de l’adhésion de nouveaux adhérents se pose toujours avec acuité dans une région rurale pas forcément acquise aux idées européennes, le succès rencontré par certaines associations à l’instar des Jeunes Européens nous encourage à maintenir notre existence tout en tâchant d’être plus visibles. Bien des défis attendent ainsi les fédéralistes d’Auvergne en 2010 : se rassembler, agir, porter un projet. Toutes les initiatives en ce sens seront les bienvenues !

Nous vous souhaitons à tous d’excellentes fêtes de fin d’année pour clore 2009 sur une note résolument positive.

lundi 27 avril 2009

Une première pour le Parti Fédéraliste en Auvergne !

L’Antenne Auvergne du Parti Fédéraliste vient d’organiser pour la première fois de sa jeune histoire une réunion publique, ce samedi à Clermont-Ferrand. Proposée en collaboration avec les Jeunes Européens Auvergne et le Puy-de-Babel, cette conférence proposait une étude en trois axes de la réalité communautaire qui est aujourd’hui la nôtre.

À la charnière entre deux Europes, celle de Nice et ses mécanismes adaptés à une Union de quinze États-membres, et celle de Lisbonne, prête à assumer un coopération à vingt-Sept, il apparaissait nécessaire de faire le point sur le fonctionnement de nos institutions communautaires. Cette mission délicate fut la mienne, en tant que délégué de l’Antenne Auvergne et premier intervenant du Parti Fédéraliste à ce débat. Complexe pour les juristes eux-mêmes, le fonctionnement actuel de l’Union européenne apparaît hermétique, abstrus, sinon inintelligible aux eurocitoyens que nous sommes tous. L’un des grands apports du traité de Lisbonne est de proposer une clarification indispenable des mécanismes décisionnels, renforçant notamment le rôle du Parlement (quasi-généralisation de la co-décision) et supprimant la fameuse structure en « piliers » issue du Traité de Maastricht.

Mais l’Europe ne saurait se contenter de simplifier ses institutions si elle ambitionne de se rapprocher des individus qui la composent. La négligence absolue avec laquelle les partis français débutent leur campagne pour le renouvellement du Parlement de Strasbourg illustre à merveille le déficit politique dont souffre l’Union. Le symptôme a été étudié, dénoncé et décrit en détails à travers l’exposé d’Yves Gernigon, responsable des questions politiques du Parti Fédéraliste. Une véritable campagne électorale marquée par des enjeux européens, la multiplication de personnalités transnationales (à l’instar de Daniel Cohn-Bendit), l’établissement explicite de frontières, le dépassement nécessaire d’une Europe purement mercantile et technique constituent autant de défis immédiats qu’il nous faudra collectivement relever. L’avancée vers l’Europe Fédérale, cheval de bataille du Parti Fédéraliste, ne pourra par ailleurs se concrétiser sans une reprise en considération du budget nécessaire ; à ce jour, seul 1 % du PIB des États-membres sert au financement des politiques communautaires.

S’exprimant à son tour sur les apports insuffisants de l’Union européenne actuelle en matière sociale, Hélène Féo, vice-présidente du Parti Fédéraliste, n’a pas manqué de souligner le besoin éprouvé par les peuples de vivre dans une Europe plus protectrice. Un espoir, peut-être, en ces temps de crise ? Le Conseil de l’Union européenne se penche ce mois-ci sur le problème en étudiant les possibilités de relance budgétaire, de stabilisation des prix et de renforcement du crédit. Le Président de la Commission José-Manuel Barroso a lui-même reconnu dernièrement que « les protections sociales doivent jouer leur rôle de stabilisateur ». Pour Hélène Féo, cette prise de conscience, pour l’heure très circonstancielle, permettra peut-être de déclencher un débat salvateur pour, enfin, aller plus loin dans l’Europe sociale.

Tenue dans une ambiance conviviale et devant une assistance très réactive, cette première conférence-débat du Parti Fédéraliste a été l’occasion tant attendue de présenter nos idées en terre auvergnate et d'aller à la rencontre de ceux qui, européens de toutes générations, partagent ce désir de faire de l’Europe notre nouvelle patrie.